La recherche du placement articulaire et musculaire est l'un des buts de l'entraînement postural. Le placement juste permettra de trouver une sensation globale de soi (zheng ti) pour une meilleure utilisation du corps pour le Qi gong et l'art martial.
Voyons le corps des pieds à la tête.

Le pied

Lorsque nous sommes en appui sur nos pieds, ceux-ci forment un polygone de sustentation délimité pour chaque pied sur trois points :
1.Le talon,
2.La tête du 1er métatarsien,
3.La tête du 5ème métatarsien.
Le mollet, le talon d'Achille, le calcanéum forment un sablier.
Dans le zhan zhuang, le placement du pied est fondamental pour ajuster les autres articulations.
Dans la posture pieds parallèles, certains Maîtres laissent les pieds s'ouvrir naturellement vers l'extérieur. Toutefois, Maître Cui Rui Bin insiste beaucoup sur l'alignement des côtés extérieurs des pieds et sur l'alignement des deux pieds sur une ligne.
Cet ajustement permet de corriger le placement du genou (avant, arrière) et de la hanche (haut et bas).

Le genou

Dans les postures, le genou est un relais entre le pied et la hanche. Le poids du corps ne doit pas être sur l'avant des genoux, pour soulager le tendon du quadriceps et la rotule. Il doit se répartir sur l'ensemble des articulations. Il existe un axe mécanique du membre inférieur qui passe par le centre de la tête fémorale, puis le centre inter ligne fémur-tibial et le centre poulie astragalienne. Cet axe n'est pas vertical, donc des contraintes existent, surtout du coté externe de l'articulation fémuro-rotulienne.  Pour compenser l'instabilité externe, on sert légèrement les genoux grâce au vaste interne.
La flexion du genou doit être contrôlée. Un débutant doit commencer par une petite assise posturale.

Le bassin

Le bassin se compose de trois éléments : le sacrum et les deux os iliaques. En posture de l'arbre, le bassin est en rétroversion par l'intermédiaire de l'os iliaque qui se déplace sur le fémur (point fixe).
Cela demande un relâchement des muscles fléchisseurs de la hanche. La rétroversion du bassin permet un placement du sacrum pour ajuster la colonne vertébrale en décontraction. Deux muscles importants à décontracter pour une bonne position du bassin sont le psoas et l'iliaque. L'iliaque est attaché à la hanche et le psoas aux lombaires. Leurs décontraction permettra une mobilité et une détente profonde du bassin.
Le groupe musculaire psoas-iliaque et les muscles adducteurs font partie de la région du corps que les Chinois appellent KUA. La flexibilité de la colonne et des jambes est déterminée en partie par l'élasticité de ces muscles.
Beaucoup de problèmes de dos sont provoqués par leur raideur. La décontraction du petit et moyen fessier permet un lâcher et un placement mobile du bassin.
Le bassin reçoit le poids de la partie supérieure de corps qui tombe vers le bas à travers les hanches. Une petite flexion avec une rotation interne de la hanche soulage les ligaments profonds.

L'épaule

L'épaule n'est pas une articulation unique mais un ensemble fonctionnel permettant de relier le membre supérieur au thorax. L'épaule est en relation avec l'humérus et l'omoplate. La position qui permet le maximum de détente ligamentaire (position de repos articulaire) est celle où le bras est en légère antépulsion, abduction, rotation interne. Pour cette position, il faut :
1. Relâcher le trapèze pour contrôler le placement de l'omoplate en abduction grâce au grand dentelé,
2.Contrôler le grand pectoral pour trouver le placement en rotation interne et l'antépulsion de l'humérus,
3.Se concentrer sur la détente du grand dorsal pour que les attaches musculaires sur les vertèbres ne soient pas tendues,
4.Abaisser l'omoplate,
5.Relâcher le rhomboïde et l'angulaire pour placer l'omoplate en abduction et éviter les tensions au niveau des vertèbres.

Une structure interne pour la vie

L'étude des postures (zhan zhuang) commence par l'immobilité pour trouver la détente musculaire et les placements articulaires.
Dans la vision chinoise de l'homme cela permet la libre circulation de souffle vitale (QI).
Par la suite on effectuera des micros mouvements pour construire les gestes de l'intérieur du corps.
La sensation globalisée du corps se fera grâce aux liaisons de toutes les articulations par les insertions musculaires. 
Le contrôle musculaire (décontraction, contraction, étirement, explosivité) se fera par les mouvements guidés par la pensée (Yi). On garde "ce corps global" pour effectuer les gestes quotidiens, le Qi gong et les arts martiaux. Le placement juste du corps et de l'esprit (concentration) sont la base de toute activité humaine.

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"Chaque être est aussi l'oeuvre de sa vie, et c'est dans le produit concrétisé et consolidé de cette action continue, dans la structure interne, qu'il faut chercher le secret de la nature, objet suprême de l'art."

Léonard De Vinci