La bonne humeur,
seul vrai secret
d'une
bonne santé
 


Texte de Liu Zhanwen
Editions "Chine en construction" 1989

Lorsqu’ils tombent malades, les gens d'aujourd'hui tout naturellement se tournent
vers l'hôpital pour y recevoir des soins. Rarement on pense que l'affection peut
être causée par une dégradation de l'humeur. Les recherches médicales montrent qu'il en est pourtant ainsi dans 50 à 80 % des maladies contractées à l'âge adulte.

Selon la théorie de ma médecine traditionnelle chinoise, l'humeur est ce quoi l'être humain réagit à son environnement ; On y distingue sept passions ou sentiments : 
joie, colère, obsession, tristesse, peur, inquiétude, frayeur
qui auraient leur siège dans cinq viscères :
le cœur, le foie, la rate, les poumons, les reins.

Ainsi peut-on lire dans un ouvrage vieux de plus de deux mille ans, le classique de l'interne de l'empereur Jaune :
" Chacun à cinq viscères d'où proviennent cinq passions : joie, colère, obsession, tristesse, peur. La joie affecte le cœur ; la colère, le foie ; l'obsession, la rate ;  la tristesse, les poumons et la peur, les reins. "

On dit encore qu'en chaque homme sont sept passions et six désirs qui relèvent de l'humeur habituelle ;  mais si l'humeur perte sont caractère de stabilité, les sept sentiments s'exacerbent et peuvent être à l'origine d'affections plus ou moins grave.

C'est pourquoi la médecine traditionnelle chinoise attache une grande importance à la fonction mentale dans l'hygiène de vie, et a fondé une théorie des liens qui unissent le corps et l'esprit, d'où ressort que le maintient d'une bonne humeur favorise la santé et ouvre la voie d'une longue vie.

Un proverbe dit d'ailleurs :
" Un sourire rajeunit  de dix ans, l'angoisse blanchit les
cheveux.»

 

Les découvertes les plus récentes de la médecine moderne aboutissent aux mêmes affirmations : 
la mauvaise humeur serait le facteur le plus nuisible pour la santé.

Ceux qui un long temps connaissent la mélancolie, l'angoisse, la peur, la jalousie, la colère, la tension, contracteraient plus facilement que ceux psychologiquement
plus stables, des maladies persistantes telles que l'hypertension, la coronarite,
la névrose, l'asthme, la gastrique chronique. 70% des maladies de la digestion seraient liées étroitement aux changements d'humeur ; 80% des migraines
ont des origines psychologiques.

De nos jours, les exemples ne manquent pas de morts causées par une exacerbation des sept passions.

La bonne humeur est donc la force vitale du corps humain la plus active.
Lorqu'on est de bonne humeur, le système nerveux central est très actif et joue à
plein sa fonction de commandement sur la digestion, l'assimilation, la sécretion, l'excrétion, sur le métabolisme .Aussi  a-t-on toujours bon apppétit, bon sommeil ; on garde l'esprit vif et un bon entrain .

Les observateurs chinois et étrangers affirment unanimement que les optimistes ont une longue espérance de vie. Une enquête a montré que sur 372 centenaires de la province du sichuan, 98% avaient un caractère qui les porte à l'ouverture et à l'optimisme.

 

 

Par ailleurs, la "valeur thérapeutique" de la bonne humeur est incalculable.
Les médecins font souvent l'expérience que la blessure du victorieux cicatrise plus vite que celle du perdant ; celui qui n'a pas l'esprit chargé de soucis guérit mieux que l'anxieux. Si un malade est plein de confiance, sans peur pour oser lutter contre la maladie, il guérit plus rapidement, avec peu ou même pas de médicaments. En revanche, les malades tristes et pessimistes n'ont pas la force d'échapper au mal ; leur mal peut même s'aggraver de complications.
De là on voit bien que l'humeur exerce une influence directe sur la tournure de la maladie.

Comment donc garder jeunesse et santé ?

Il faut pour cela avoir des idées correctes quant aux soins et à la prophylaxie ;
Il faut aussi des mesures pratiques.

1. On doit chercher à s'autoperfectionner et cultiver des sentimenrs nobles. Comme l'affirme le dicton : " Plutôt cultiver le caractère que d'avoir à soigner le corps, et mieux vaut cultiver la vertu que le caractère". Grandir en vertu est donc le plus important. Les altruistes qui pratiquent des sentiments nobles sont plus facilement ouverts, francs, optimistes et gardent leur jeunesse. L'expérience montre bien que la plupart des centenaires font preuve de bienfaisance, tel Sun Siamo (581-682) couronné " roi des médecins" parce qu'il soignait les malades gratuitement et aidait les pauvres...Il mourut à 101 ans.

2. On doit être génèreux et franc. Il ne faut pas être en proie à des soucis personnels et se tracasser pour un rien. Il faut mépriser les richesses et les honneurs On ne doit pas se plaindre de tout et incriminer toujours le sort et autrui. Une telle humeur est nuisible à la santé.

3. On doit aimer son métier et faire ses délices de sa contribution à la société.
Si beaucoup de scientifiques ont une longue vie, l’une des plus importantes causes en est qu’ils aiment se consacrer au bonheur de l’humanité et au progrès de la société. Ils sont calmes et généreux. L’amour du travail et la réussite professionnelle sont donc gages de longévité.

4. Aujourd’hui encore, il n’y a pas de remède panacée contre la « mauvaise humeur » ; Cependant, parce qu’il comporte une part de plaisir, l’exercice du sport peut chasser cette mauvaise humeur. Quand on est ennuyé, mieux vaut distraire son esprit par une promenade, ou une partie de badminton.

5. Il est bon aussi d’avoir des relations, des amis à qui confier sa peine et son ennui. Leur consolation et leur soutien peuvent aider à retrouver la bonne humeur.

6. Il faut élargir le champ de ses goûts et savoir choisir ses loisirs. La musique, les échecs, la calligraphie, la peinture étaient appréciés des anciens ; l’élevage de poissons ou d’oiseaux, les soins aux fleurs et aux plantes sont également bénéfiques à la santé.

 


Quand on est de mauvaise humeur ou après un travail harassant, les spectacles comiques ou les concerts sont conseillés. Avec le rire, on reprend son moral et disparaissent lassitude ou ennuis. Les vieux surtouts doivent cultiver leurs goûts pour jouir d’une belle et heureuse vieillesse.

Pour assurer la santé et un long âge, il faut savoir contrôler son humeur et apprécier les bons côtés de la vie.
Vivre toujours dans une ambiance de joie et d’allégresse est le meilleur garant de santé physique et morale ainsi que de longévité.

Copyright© P. Gaggia octobre 2011