Colloque
Le sport pour la santé !
de la prévention à la prescription
d'activités sportives
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Colloque organisé par :
La Direction régionale et départementale de la jeunesse et des sport de Paris- île de France
la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales d'île de France,
le Comité régional olympique et sportif d'île de France
le Comité régional d'éducation pour la santé d'île de France

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Compte rendu de Jean-Michel Dziawa    Président de l'association OXALIS Paris 11
 

 



Le samedi 3 février 2007 s’est tenu, à la Cité des Sciences de la Villette, un colloque sur le Sport et la Santé, au cours duquel deux grands axes ont été développés :

 La lutte contre la sédentarité ( déséquilibre alimentaire, obésité, manque d’activité physique) cette lutte se concrétisant principalement par la recherche d’une alimentation plus équilibrée et la pratique d’une activité physique régulière.

L’activité physique en tant que moyen de prévention dans le domaine de la santé.

La sédentarité
Sport et asthme
Sport et ménopause
Sport et alzheimer

Sport et Cancérologie

LA SÉDENTARITÉ

 Docteur Martine DUCLOS –
physiologiste du sport et endocrinologue   
CHU G. Montpied – Clermont-Ferrand

La sédentarité et les maux qui en découlent sont en passe de devenir la première cause de mortalité dans le monde occidental.

Diverses études, notamment aux États-Unis, souligne la liaison entre l’inactivité et l’alimentation.

28% des décès pourraient-être évités (diabète, surpoids, problèmes cardio-vasculaires…).

41% de la population américaine seraient en surcharge  pondérale.

En France, l’obésité est passée de 3% en 1965 à 13% de la population en 2007. Ces chiffres, préoccupants, sont en constante augmentation.

 

Ces études ont montré le parallèle entre inactivité et risques d’artériosclérose .

Les causes de la sédentarité sont diverses : télévision, voiture, ordinateur, consoles de jeux….

 

Le Docteur Duclos souligne l’idée préconçue que l’activité physique fait perdre du poids. C’est surtout le remplacement bénéfique de la masse grasse par la masse musculaire dont il faut noter le caractère positif.

 

Les bénéfices que l’activité physique procure sont, par exemple, dans les domaines suivants : 

Obésité ( IMC *) les risques cardio-vasculaires étant accrus, l’activité physique permettra une régulation du surpoids. 
Sur la  tension (baisse significative), sur le cholestérol (régulation), sur le diabète de type 2 (diminution du risque de moitié) 
Concernant l’arthrose du genou (pour les plus de 60 ans) l’activité physique permet, notamment à travers la marche, une plus grande mobilité et une diminution de la douleur. Diverses études ont montré une action régénératrice sur le cartilage.

Le rôle de l’activité physique sur le cerveau est également primordial, cela étant dû principalement à la plasticité neuronale.

Le bien-être psychologique a aussi été abordé, l’activité physique permettant une diminution de moitié du mal-être.

En conclusion, nous rappelons que les recommandations internationales recommandent un minimum de 30 mn de marche par jour à vive allure (4 à 5 km/h), tous les jours si possible mais une pratique de 3 à  5 fois par semaine aura tout de même un effet bénéfique sur la santé.

* IMC : indice de masse corporelle =  Poids                   80 kg     =  26,42                                                                     Taille x Taille      1,74m x 1,74m   
25 = Bien            25 à 30 = Surcharge  pondérale             + de 30 =Obésité
 

 

 


 

 

SPORT ET ASTHME

Professeur Michel AUBIER – chef de service de pneumologie –
INSERM U700 Paris

La prévalence de l’asthme est en nette augmentation. Chez les étudiants elle est passée de 3 % en 1968 à 25 % en 2003 et concerne 1 enfant sur 7.

Les causes en sont diverses :

Les allergènes : climatisation, isolation, peu de temps passé à l’extérieur.
Le mode de vie : l’obésité en particulier et la sédentarité en général entraîne une augmentation de l’asthme.

L’hypothèse hygiéniste : pendant des années on a considéré que le confinement, la propreté à outrance, l’absence d’animaux élimineraient le risque d’asthme sinon l’asthme lui-même. Aujourd‘hui au contraire on considère que les enfants habitués au contact d’un animal dès le plus jeune âge , développe des défenses qui les exposeront à un moindre risque allergène en grandissant.

Concernant l’activité physique, les recommandations internationales indiquent qu’il ne faut pas de limitation des activités physiques ni de limitation à l’effort. 

Les activités physiques recommandées sont : la marche, la natation, la course à pied (course de fond), la gymnastique, l’aviron, le qi gong…….
L’activité doit-être progressive et d’intensité modérée : 3 à 5 fois par semaine, pendant une heure.

En conclusion, il faut retenir que :
Le mode de vie occidental est un facteur de risque (pollution, sédentarité…..)
L’asthme à l’effort est très fréquent.
L’activité physique modérée est recommandée.  


SPORT ET MENOPAUSE

Docteur Martine DUCLOS – physiologiste du sport et endocrinologue   
CHU  G. Montpied – Clermont-Ferrand

La ménopause amène une augmentation de certains risques de santé, par exemple les risques cardio-vasculaires, par le fait de la diminution des oestrogènes (hormones).

On associe souvent ménopause et prise de poids. Ce constat est erroné. En revanche, il se produit un transfert par le fait de la diminution de la masse musculaire et une augmentation de la masse grasse.

Nous constatons :
vers les 30 ans : apparition de la masse grasse.

vers les 40 ans : la masse musculaire commence à diminuer.
entre 20 et 80 ans, la perte de la masse musculaire est d’environ de 35 à 40 %.

L’ostéoporose est également un des facteurs de risque majeur liée à la ménopause.

Toutefois ces facteurs de risques ne sont pas inéluctables.

L’activité physique est vivement recommandée pour diminué :  

Les risques cardio-vasculaires : diminution du risque de moitié. Les recommandations sont par exemple, pour la marche (marche rapide) 30 mn, 3 à 5 fois par semaine.

Le cholestérol : on constate une diminution du mauvais cholestérol (LDL) et une augmentation du bon cholestérol (HDL) Il faut noter que cette action est valable dans tous les cas de figure et est indépendante de la ménopause elle-même.

L'Ostéoporose : une étude néerlandaise montre qu’une activité physique   ( 4 h de marche par semaine) liée à une apport supplémentaire en calcium et en vitamine D amène un gain osseux ou au minimum un arrêt de la perte osseuse.

En conclusion, au-delà des effets bénéfiques soulignés ci-dessus, une activité régulière et modérée permettra   également de diminuer les effets secondaires liés à la ménopause (bouffées de chaleur, troubles du sommeil, fatigue, troubles de l’humeur, douleurs articulaires…)
   

 

 

 


SPORT ET ALHZEIMER

Docteur Karim GALLOUJ  
centre de gériatrie le Molinel Wasquehal 

La maladie d’Alzheimer est une maladie neuro-dégénérative qui agit sur les centres de la mémoire (hippocampe) et se manifeste à travers diverses altérations dans la vie quotidienne. Elle concerne 900 000 personnes en France. Sa prévalence double tous les cinq ans après 65 ans.

Les symptômes observés sont les suivants :

Mémoire perceptive :Difficultés à se souvenir d’un parcours.
Difficultés à amplifier sa vitesse dans les mouvements.
Difficultés à reproduire un mouvement et à s’en souvenir.

Mémoire motrice :Difficultés à apprendre de nouveaux mouvements. Difficultés à bien réaliser une posture.

La pratique d’une activité physique, recommandée, apporte les bénéfices suivants :
Redécouverte des schémas corporels .
Préservation des capacités fonctionnelles le plus longtemps possible. Amélioration de la confiance en soi et du moral.
Restitution de l’estime de soi.
Aide au maintien d’une certaine qualité de vie.


Toutefois, il faut noter que la reprise ou la continuité d’une activité physique génèrent quelques difficultés :
Le renoncement.
Les difficultés liées à la maladie.
L’évaluation physique et psychique (évolution de la maladie)
.

Les recherches actuelles montrent que le bénéfice neuronal intervient au niveau du cortex mais le mécanisme exact est encore à l’étude.

En conclusion, nous pouvons noter que l’activité physique permet de ralentir et de lutter contre l ‘apparition des troubles cognitifs et de la maladie d’Alzheimer en particulier et amène 
Une action de prévention sur la démence. 
Une meilleure socialisation : l’activité physique à plus d’effet au sein d’un groupe.

 


SPORT ET CANCEROLOGIE

Docteur Thierry BOUILLET
 praticien hospitalier à l’ APHP et au CHU AVICENNE à  Bobigny (93)
Jean-Marc DESCOTES – professeur de Karaté

Les traitements associés à la lutte contre le cancer engendrent une sensation de fatigue qui induisent souvent dépression et anxiété.

La pratique d’une activité physique améliore la qualité de vie en agissant positivement sur la fatigue.

Notons que les exercices physiques :
Agissent sur le moral et la qualité de vie.
Améliorent la qualité des traitements.
Aboutissent à une réduction des effets secondaires liés aux traitements.

Notons également une amélioration de la durée de vie grâce à la pratique d’une activité physique ( études de HOLMES publiées en 2005 et portant sur le cancer mammaire). Pour cette pathologie, une diminution de 14 % du risque de cancer pour une population donnée d’âge de 35 ans, par rapport à une population non sportive, a été constatée. A noter qu’une activité physique intense et régulière augmente les bénéfices liés à cette pratique.

Pour d’autres cancers comme le cancer du colon, les bénéfices sont significatifs ; une activité physique soutenue diminue de moitié le risque de décès, diminution aussi du nombre de polypes du fait de  l’activité physique. Les mécanismes d’action sont liés à un certain nombre de phénomènes hormonaux. Par exemple, un exercice physique régulier engendre une diminution de la production des oestrogènes ainsi que la sécrétion d’ IGF1 (Insuline Growth Factor 1).

En partenariat avec le Dt Bouillet, Jean-Marc Descotes, professeur de Karaté, a créé une section qui accueille des personnes atteintes d’un cancer. Il a signalé le caractère hautement positif, lié à cette pratique sportive, pour ces personnes.

En conclusion, l’apport d’un exercice physique régulier et soutenu améliore la qualité de vie des patients traités. Elle semble augmenter la survie des patients et semblent avoir un effet prophylactique sur l’ensemble de la population . Les conseils sont de  pratiquer une activité physique régulière, 3 fois par semaine, avec une mise en place dès le début du traitement. Il peut s’agir de marche rapide ou de footing mais l’idéal est un travail des quatre membres avec une période d’échauffement puis une période de repos après l’effort.  

Copyright© Dziawa Oxalis 2007 / 2011