Maître Wang Xiangzhai
(1885-1963)
Sa fille Wang
Yufang
Maître Yao ZongXun
Maître Han Xingqiao
Maître Han Xingyuan
Maître Yao Chengguang
Maître Yao chengrong
Maître Cui Ruibin
Maître Wang Binkui
Maître Bo Jiacong
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zhan zhuang gong (chu gao)
"s'entraîner en position du pieu" (première ébauche)
Présentation
générale
Le
travail postural est un art antique chinois d'hygiène corporelle. Il y
a déjà plus de 2000 ans, dans le "Classique interne de l'empereur
jaune" (Huángdì
neì jīng), il était écrit : "Il y avait dans l'antiquité
des hommes véritables, ils pouvaient soutenir le ciel et soulever la
terre, maîtriser le yin et le yang, respirer l'énergie essentielle,
concentrer leur esprit, leurs muscles ne faisaient qu'un, ils pouvaient
donc atteindre la longévité et couvrir le ciel et la terre". Des
centaines d'années plus tard, cette méthode n'est plus utilisée que
comme un exercice de base d'entraînement aux arts martiaux.
Sur la base des principes imbriqués de la posture : dureté/douceur,
vide/plein, mobilité/immobilité, décontraction/tension, des
transformations du yin et du yang, de l'eau et du feu, et d'une expérience
personnelle de plusieurs décennies, j'ai créé une méthode d'entraînement
à la fois mobile et immobile, interne et externe, que l'on peut
utiliser pour prévenir ou guérir la maladie, renforcer le corps et
prolonger la vie : le travail postural.
Par
le biais du département d'études médicales de Pékin, de l'hôpital
des chemins de fer de Pékin, du centre de recherche en médecine
chinoise et occidentale de la province du Hebei, et de ma longue expérience
en matière de traitement des maladies, les résultats ont attesté que
cette méthode d'entraînement pouvait être utilisée en cas de
maladies de l'estomac et des intestins, de maladies du foie, des
poumons, du système nerveux, d'inflammations articulaires,
d'hypertension, de paraplégie, pour des cas de gynécologie,
d'ophtalmologie etc. Parce que la fonction basique de la posture est de
traiter les maladies, la posture permet aussi de nourrir et conserver
l'esprit, renforcer la structure du corps, fortifier le mental, et
augmenter la force corporelle. La médecine contemporaine considère que
cette méthode d'entraînement peut non seulement favoriser la
circulation du sang, revigorer le métabolisme, renforcer les viscères,
les organes, et les cellules, mais de plus, elle permet en même temps
aux muscles de subir un entraînement sportif inerte, de créer une
sorte d'impulsion interne, et de stimuler ainsi positivement le cerveau.
D'ailleurs, avant même d'entrer dans un état de relaxation, expérimenter
les sensations de décontraction et de confort permet de stimuler
positivement le cerveau. Après l'entrée en relaxation, la posture a
une fonction protectrice contrôlée.
La
médecine chinoise considère que cette méthode d'entraînement permet
à la fois de favoriser la circulation dans les méridiens et les
capillaires, et d'harmoniser le Qi et le sang, ce qui permet de
faciliter les changements du yin et du yang, de l'eau et du feu,
d'encourager l'esprit, de forger la structure du corps, et d'augmenter
la force. Mais la posture n'est pas une méthode d'entraînement banale,
ces principales caractéristiques sont les suivantes :
1.
Pendant l'entraînement, la bouche est légèrement ouverte, la
respiration est naturelle, on ne se concentre pas sur un aspect
particulier, on ne disserte pas sur la Grande circulation, ainsi, on ne
peut en rien créer d'effet secondaire.
2. La pratique a attesté que le débutant
malade qui commence à s'entraîner n'a qu'à s'entraîner avec persévérance,
et même sans atteindre un état de méditation, il peut obtenir d'assez
bon résultats de guérison.
3. Il n'y a pas de limite de temps,
d'espace, ou d'autres conditions, que ce soit en marchant, debout, assis
ou allongé, il est possible de s'entraîner partout et à tout
moment.
Ainsi cette méthode simple d'entraînement peut tout à fait se fondre
dans la vie quotidienne et être acceptée et maîtrisée par le plus
grand nombre.
4. En fonction de la qualité
corporelle de chacun, des différentes maladies, de l'âge, du caractère,
des dispositions naturelles, et des modes de vies, il est possible
d'adapter la posture et les exercices mentaux. Ainsi, cette méthode de
traitement dialectique, adaptable à l'homme et créée pour soigner les
maladies, permet de renforcer et d'accélérer la guérison.
5. Parce que c'est une méthode
globale qui lie entre eux et permet le contrôle mutuel de la pensée créatrice
(yì),
du souffle (qì),
et de la force (lì),
et qui régule l'équilibre entre le yin et le yang, c'est une méthode
d'entraînement qui s'intéresse à la fois au mouvement et à
l'immobilité, à l'interne et à l'externe. Elle permet encore de
nourrir l'esprit, et d'entraîner la structure corporelle (surtout pour
les postures debout), c'est pourquoi on l'utilise non seulement dans le
domaine du traitement médical, mais plus important encore, par un entraînement
constant elle permet aux faibles de devenir fort et aux forts de devenir
encore plus fort. Lutter contre le vieillissement, lutter contre la
maladie, prolonger la vie par un travail de détente et de joie est un tâche
importante dans le cadre complexe et ardu de l'édification du
socialisme.
Méthode
d'entraînement
La
posture est une activité globale qui lie entre eux la forme (xíng),
la pensée créatrice, le souffle et la force qui se contrôlent
mutuellement, et qui régule l'équilibre du yin et du yang. La forme (la
posture) et la pensée créatrice (l'activité mentale) sont les bases de
cette méthode d'entraînement. Leur importance est égale, on ne peut négliger
l'une ou l'autre. "La forme détermine la pensée, la pensée modèle
la forme, la pensée naît de la forme, et la forme se transforme avec la
pensée".
Il suffit que, pendant l'entraînement, la forme et la pensée
se combinent de manière appropriée et souple, pour que la force naisse
sans être entraînée, et que le Qi circule sans être dirigé.
On
peut donc observer que la fonction curative du travail postural ne réside
pas simplement dans la complexité ou la simplicité des postures ou dans
l'ordre des postures. Elle réside encore moins sur les qualités attribuées
à telle ou telle posture, et il n'y a pas d'exercice mental précis que
l'on peut combiner avec une posture en particulier pour soigner telle
maladie. Il s'agit plutôt de faire connaître au pratiquant, de manière
assez complète, sa propre situation, de lui permettre d'arranger
convenablement sa posture corporelle, le mouvement et l'immobilité, le
vide et le plein, la détente et la tension, et les exercices mentaux, de
sorte que, dans un délai assez court, le malade peut sentir son corps se
renforcer confortablement, dans la détente et dans la joie, afin
d'atteindre le but qui est de renforcer le corps et de chasser la maladie.
Il faut donc apprendre au pratiquant à s'entraîner seul, à
expérimenter,
à se familiariser avec les méthodes, les maîtriser et les mélanger. Il
n'y a qu'ainsi que l'on peut atteindre des résultats satisfaisants dans
le traitement des maladies.
Celui
qui n'étudie pas profondément ces principes, qui n'étudie que les
fonctions de telle ou telle posture, peut facilement se crisper. Celui qui
ne se concentre que sur tel ou tel exercice mental et qui néglige d'y
combiner la posture appropriée, ne peut que manquer de Qi et de force et
recueillir de faibles résultats.
A. Les postures
Les postures sont à la fois simples et complexes. Le côté complexe est
que les postures sont nombreuses, elles se combinent de manière flexible,
elles traitent dialectiquement les maladies, elles varient selon chacun.
Le côté simple est que, en dépit de leur nombre, elles ont des caractéristiques
communes. Au départ, il convient de tenir une posture correcte, le corps
et les quatre membres doivent être maintenus dans un équilibre relatif,
le cœur doit être ouvert (la conscience doit être large), les nerfs
doivent se déployer, le corps doit être détendu mais pas mou. Les
combinaisons sont libres mais elles obéissent à des principes a savoir
qu'il s'agit de combiner la force et la faiblesse, le mouvement et
l'immobilité, le vide et le plein, la détente et la tension, afin que le
malade acquière confortablement la force sans dépasser ses propres
limites.
On
peut distinguer dans les postures les postures debout, assises, couchées,
la marche, les postures inclinées avec support. Au sein de ces catégories
on peut sous-distinguer quelques sous-catégories voire quelques dizaines
de postures.
1.
Posture debout
Les façons de s'entraîner à la posture debout sont assez nombreuses et
les applications dans le domaine de la guérison sont aussi assez larges.
Pour les débutants, il suffit que leur corps ne soit pas sujet à des
maux graves ou des circonstances particulières (comme un corps
incomplet), pour qu'ils puissent pratiquer ces quelques postures debout
a)
Lever / soutenir (tí
bāo shì) : les pieds sont écartés d'une distance correspondant
à la largeur des épaules et disposés en forme de huit chinois (bā
= huit). Les pieds touchent le sol avec une force égale. La force totale
du corps est déposée légèrement en arrière de la "paume"
des pieds. Les genoux sont légèrement pliés mais ne peuvent dépasser
la pointe des pieds (l'angle est déterminé en fonction de la situation
ou de la maladie de chacun). Le haut du corps doit rester droit, les bras
forment un demi-cercle, les aisselles sont à demi vides, les épaules
sont légèrement ouvertes sur l'arrière afin de permettre à la poitrine
de s'ouvrir, la posture doit apparaître vive, vide et droite. Les deux
mains réagissent l'une en fonction de l'autre, leur distance est
d'environ trois poings. Elles sont placées en dessous de la poitrine, la
paume vers le haut comme si elles soutenaient un grand ballon. La tête
est droite ou légèrement levée, les yeux sont fermés ou naturellement
ouverts (surtout dans les premier temps de la pratique), la bouche est légèrement
ouverte. Le corps entier est détendu mais pas mou, et il convient de
sourire sans sourire et rester dans un état comme si on était en train
d'uriner sans uriner.
b) Supporter / appuyer (fú
àn shì) : les bras sont légèrement levés, les doigts écartés,
un peu courbés, et pointés vers l'avant. Les mains se situent au niveau
du nombril, les paumes vers le bas. Il faut avoir l'impression de
supporter ou d'appuyer sur un ballon qui flotterait sur l'eau. Les autres
conditions correspondent à celles requises par la posture lever /
soutenir.
c) Tenir / soutenir (chēng
bào shì): les bras sont levés au niveau de la poitrine, les épaules
sont détendues, les coudes pendent légèrement vers le bas. Les paumes
sont à une distance d'un pied de la poitrine, les doigts légèrement écartés.
Les paumes peuvent être tournées vers l'intérieur comme pour tenir un
objet, ou vers l'extérieur comme pour soutenir un objet. Les autres
conditions correspondent à celles requises par la posture lever /
soutenir.
d) séparer l'eau (fēn
shuĭ shì) : les bras sont légèrement courbes et étendus
naturellement sur les côtés droit et gauche. Les mains sont situées en
dessous de la ligne horizontale du nombril, les doigts sont écartés, les
paumes vers l'avant comme si on séparait l'eau. Les autres conditions
correspondent à celles requises par la posture lever / soutenir
e) Posture de repos (xīuxī shì)
- Première variante : le dos des mains est collé aux reins ou insérées
dans les poches d'une veste avec les pouces qui dépassent. Les autres
conditions correspondent à celles requises par la posture lever /
soutenir.
- Deuxième variante : les bras sont levés, les coudes légèrement pliés,
on se soutient (on pose les mains) sur une balustrade au niveau de la
poitrine. Le pied avant et le pied arrière sont séparés d'une distance
d'environ 4 doigts, la paume du pied avant est bien en contact avec sol et
la pointe du pied arrière touche naturellement le sol. Il est possible
d'alterner les pieds.
- Troisième variante : effectuer la première variante ou la posture
lever / soutenir avec les fesses posées sur le bord d'une table. Les
pieds peuvent être joints et les talons soulevés. Les mains sont insérées
dans les poches d'une veste avec les pouces qui dépassent.
- Quatrième variante : la main gauche est appuyée sur une table ou le
dos d'une chaise, et le dos de la main droite est collé aux reins. Le
pied gauche est en avant et en contact complet avec le sol. La jambe
gauche est tendue ou légèrement pliée. Le pied droit est en arrière,
la jambe droite est naturellement courbe, le talon légèrement levé,
comme si on allait marcher, ou en se servant de la pointe des pieds comme
d'un axe, on peut faire pivoter la jambe lentement et naturellement. La tête
est légèrement penchée vers la gauche (sans dépasser un poing au
maximum), le poids du corps est principalement posé sur le côté gauche
ce qui permet au côté droit d'être relâché et détendu. On procède
de cette façon en changeant de côté.
2.
Postures assises
On les utilise en général lorsque les maladies sont assez sérieuses et
que le corps conserve tout de même une certaine endurance (comme
lorsqu'on ne peut pratiquer debout du fait d'inflammations articulaires
etc.), ou lorsque le corps du pratiquant est incomplet. En outre, on peut
les utiliser en complément des postures debout.
- Première variante : assis sur le bord d'une chaise, le tronc droit, les
yeux fermés, la bouche légèrement ouverte. Les pieds sont parallèles
ou en forme de huit chinois (et séparés d'environ 4 poings). La paume et
le talon des pieds touchent également le sol, les genoux sont pliés à
environ 90 degrés, les mains sont posées sur les cuisses, doigts vers
l'avant. Les bras sont en demi-cercles, les aisselles à demi vides et le
corps dans son entier est détendu.
- Deuxième variante : les pieds sont posés vers l'arrière, les talons
levés. Les pieds prennent la forme d'un huit chinois vers l'intérieur.
Les genoux sont pliés de 45 à 55 degrés. Les mains sont posées sur le
commencement des cuisses ou levées devant la poitrine à un pied de
distance de la poitrine avec les doigts écartés, les paumes vers l'intérieur
comme pour tenir un objet ou vers l'extérieur comme pour soutenir un
objet. Les autres conditions correspondent à celles requises par la première
variante.
- Troisième variante : les jambes sont étendues vers l'avant, genoux légèrement
pliés, la pointe des pieds relevée vers l'arrière. Les talons touchent
le sol ou sont légèrement distants de la surface du sol. Les mains sont
posées sur le commencement des cuisses ou levées au niveau de la
poitrine à un pied de distance de la poitrine, comme pour tenir un objet.
Les autres conditions correspondent à celles requises par la première
variante.
3. Postures couchées
On les utilise en général pour les maladies graves ou lorsque le malade
ne peut quitter le lit. En outre, elles peuvent être utilisées en complément
des postures debout et assises.
- Première variante : le corps est allongé, la bouche légèrement
ouverte. Les jambes sont tendues et écartées (sans dépasser la largeur
des épaules), ou les genoux sont légèrement pliés. Les talons touchent
le lit. Les mains sont posées sur le bas-ventre, les coudes touchent le
lit, les aisselles sont à demi vides. Le corps entier est détendu.
- Deuxième variante : les mains sont posées de part et d'autre du corps,
paumes vers le bas ou vers le haut. Les coudes touchent le lit, les
aisselles sont à demi vides. Les autres conditions correspondent à
celles requises par la première variante.
- Troisième variante : les bras sont levés devant la poitrine comme pour
tenir un objet. Les coudes touchent le lit, les aisselles sont à demi
vides. Les autres conditions correspondent à celles requises par la première
variante.
- Quatrième variante : les mains sont posées de part et d'autre du corps
ou levées devant la poitrine comme pour tenir un objet. Les jambes sont
tendues et légèrement écartées avec la pointe des pieds vers l'avant
(ou la surface des pieds pressant vers le bas). Les genoux peuvent être
pliés avec la pointe des pieds relevés vers l'arrière. Les autres
conditions correspondent à celles requises par la première variante.
4. La marche (xíng zŏu
shì)
Il s'agit en général d'une posture complémentaire pour les malades.
Mais pour les malades du foie, lors des premiers temps de l'entraînement,
on l'utilise beaucoup conjointement aux postures debout etc.
- Première variante : les mains sont insérées dans les poches d'une
veste avec les pouces sortis. Les jambes sont légèrement pliées, les épaules
ouvertes confortablement vers l'arrière, les aisselles à demi vides. Le
haut du corps parait nonchalant, les yeux sont fermés, l'esprit est
concentré. Lorsque le corps entier perçoit une sensation de confort et
de détente, un pied se déplace vers l'avant (à une distance d'un poing
environ) avec l'intention de vouloir à la fois avancer et s'arrêter,
s'arrêter et avancer. Lorsque le pied gauche s'avance, la tête penche
naturellement vers la droite ce qui donne l'impression que le bas et le
haut s'étendent de manière oblique. On avance ainsi vers l'avant en
remplaçant alternativement les pieds droit et gauche comme si on
traversait de la boue.
- Deuxième variante : le dos des mains est collé contre les reins ou les
mains sont naturellement étendues de part et d'autre de chaque côté du
corps. Les autres conditions correspondent à celles requises par la première
variante.
5. Postures inclinées
Elles sont en général efficaces pour les malades atteints de troubles du
système digestif. On peut l'utiliser purement et simplement ou en complément.
- Première variante : les mains sont posées sur le dos d'une chaise, ou
les coudes sont posés sur une table. Les yeux sont fermés. La jambe
gauche est en avant et légèrement pliée. La jambe droite est vers
l'arrière et naturellement droite. Les fesses sont appuyées vers l'arrière,
le ventre est relâché. La tête peut être alternativement penchée vers
la droite ou la gauche, et les jambes peuvent être utilisées
alternativement.
- Deuxième variante : pieds parallèles et écartés, genoux légèrement
pliés ou tendus. Les autres conditions correspondent à celles requises
par la première variante.
- Troisième variante : il convient de faire un muret le long d'un lit
avec une couverture en coton. Les pieds sont parallèles et écartés, ou
un pied peut être vers l'avant et sur le bord du lit. Les bras écartés
en demi-cercle s'appuient sur la couverture. Les poings sont à demi fermés,
le menton posé naturellement sur les poings. Les autres conditions
correspondent à celles requises par la première variante.
B.
Exercices mentaux
Le but des exercices mentaux est principalement de concentrer l'esprit, de
fixer la pensée et de mener à un état de méditation. L'étape du
travail mental vise donc à maîtriser les considérations égoïstes,
c'est un processus d'entrée en état de méditation au cours duquel 10
000 pensées ne forment plus qu'une. Le principe de l'exercice mental,
l'objet et le domaine de l'imagination doit être la détente et le
confort, la recherche d'un cœur épanoui et d'un esprit joyeux afin d'être
satisfait et sans soucis, d'éviter les tensions et la tristesse. En général
on utilise les exercices suivants :
Exercices de décontraction : en premier lieu on cherche à sourire
sans sourire, uriner sans uriner afin d'expérimenter une décontraction
globale. Il convient ensuite d'expérimenter la décontraction en partant
de la tête pour aller vers la nuque, les épaules, les bras, les
poignets, les mains, la poitrine et le dos, les reins et le ventre, les
hanches, les jambes, les pieds, jusqu'aux orteils. On effectue ainsi une
circulation répétée et continue du haut vers la bas. Mais cette détente
globale du corps entier et de haut en bas est difficile à réaliser pour
les débutants. Il faut d'abord commencer par procéder par étapes, une
fois qu'on est habitué, on peut réaliser l'exercice de décontraction
globale mentionné ci-dessus.
Méthode de décontraction par étapes : on procède dans un
certain ordre puis on recommence c'est-à-dire qu'on part du sommet du crâne
pour aller de la tête à la nuque, aux épaules, aux bras et aux mains
(si au début on ne peut détendre simultanément les côtés droit et
gauche, on commence par un côté avant de s'occuper de l'autre, et avec
l'habitude on détendra les deux côtés en même temps), au dos, aux
reins, aux fesses, aux hanches, à l'arrière des cuisses, aux talons, à
la plante des pieds, et aux orteils. On répète le tout 3 à 5 fois.
Ensuite on part du sommet du crâne pour aller vers les paupières, le
visage, la bouche, le cou, puis du point Tiantu (point situé entre les clavicules) on va à droite et à gauche en passant
par le devant des épaules et des bras, les poignets, les mains, la
poitrine, le ventre, le devant des cuisses, les pieds et les orteils. On répète
le tout 3 à 5 fois. Avec l'habitude on procède simultanément de haut en
bas, à droite et à gauche.
Écouter au loin : on commence généralement par écouter dans les
environs, puis, plus on écoute, plus on va loin jusqu'à ce qu'on écoute
minutieusement les faibles bruits très distants. Lorsqu'on écoute au
loin, il faut lutter contre l'impatience. Il faut aussi ne pas écouter en
vain un seul bruit mais écouter minutieusement et sans limite les bruits
proches et lointains.
Dans l'eau : imaginer qu'on est allongé en souriant dans un bassin
d'eau à une température adaptée à son corps, l'eau coulant lentement
de haut en bas de manière continue en partant de la tête.
Sous la douche : imaginer qu'on se trouve dans une salle de bain en
train de prendre une douche à une température adaptée à son corps,
l'eau coule lentement et continuellement de la tête vers le bas jusqu'aux
pieds, ensuite, on concentre son ouïe pour entendre le bruit de l'eau qui
coule sous les pieds.
Corps à demi immergé : imaginer que la moitié inférieure du
corps est immergée dans de l'eau à bonne température et expérimenter
cette sensation.
Debout dans l'eau : imaginer être debout dans de l'eau à bonne
température jusqu'à la poitrine. L'eau entre en contact avec le corps de
tous côtés, et on se laisse aller à ses balancements libres.
Enracinement : imaginer qu'on est bien droit comme un pin ou un
cyprès millénaire, les pieds sont stables comme des racines, même une
tornade ne peut nous faire bouger.
Marcher dans la boue : imaginer que les pieds et les chevilles sont
immergés dans de la boue à bonne température et qu'on marche. Bien
qu'il y ait une résistance, on avance tout lentement vers l'avant.
Marcher sur du coton : imaginer que les pieds sont posés sur des
boules de coton moelleuses et confortables et balancer légèrement le
corps de gauche à droite.
S'appuyer : imaginer que son dos, ses fesses, ses mollets reposent
sur un objet mou et confortable. Le corps entier est détendu et ne
supporte aucune charge.
Suspendre ses cheveux : imaginer que quelques-uns de ses cheveux
sont suspendus à une petite branche d'arbre. Il faut non seulement
maintenir les cheveux dans une position verticale mais il faut de plus ne
pas les casser. De cette façon, l'esprit se concentre entièrement sur le
sommet du crâne.
S'appuyer sur un support : imaginer que les bras sont appuyés sur
une balustrade ou que les mains sont appuyées sur un ballon flottant sur
l'eau afin que le corps reste détendu et confortable du début à la fin.
Retourner son regard vers l'intérieur : lors de l'entraînement,
si 10 000 pensées arrivent les unes après les autres et qu'elles ne sont
pas faciles à éliminer, il est possible de retourner son regard vers
l'intérieur afin d'observer si toutes les parties du corps sont détendues
et confortables. Les pensées se dissolvent alors d'elles-mêmes.
Écouter et laisser faire : lors de l'entraînement, si les pensées
parasites sont très nombreuses et difficiles à surmonter, on peut les écouter
et laisser faire, se conformer à leur nature, les laisser venir sans résister,
les laisser partir sans les retenir, considérer que son corps est comme
la mer et que les pensées parasites sont comme des rides sur la mer. Bien
que le vent et les vagues soient puissants, je n'en subit aucun dommage,
si le vent et les vagues sont calmes, l'eau est sans rides. Ainsi on
surmonte les pensées sans chercher à les surmonter, on les restreint
sans chercher à les restreindre.
Recueillir et absorber : lors de l'entraînement, si les pensées
parasites sont difficiles à vaincre, on peut s'efforcer de les recueillir
et de les absorber. Considérer que son cœur est comme un chaudron et que
les pensées parasites sont comme des feuilles mortes qui viennent de
toutes parts et fondent. Ainsi, on peut ouvrir sa conscience, se donner du
courage, faire triompher l'intégrité morale et les mauvaises pensées se
perdent d'elles-mêmes.
Exercices de concentration / dispersion : après avoir acquis
certaines base dans la pratique, et expérimenté les sensations de décontraction
et de confort, à savoir, lorsque pendant l'entraînement on retrouve ces
sensations à loisir, on peut se concentrer exclusivement sur une certaine
partie du corps, ensuite on se disperse sur le corps entier. De la sorte,
en effectuant des concentrations / dispersions de manière répétées, on
peut non seulement obtenir de bons résultats dans l'entraînement du
corps entier mais on peut aussi trouver des avantages au niveau des
maladies locales.
Union de l'homme et du ciel : imaginer qu'on est debout, assis, ou
couché dans un bel endroit comme si on observait l'océan depuis la
terre, ou la lune ou d'autres beaux paysages. Le cœur épanoui et l'âme
joyeuse, on atteint peu à peu un état d'oubli de soi.
Fixer son regard : imaginer qu'on est debout, assis, ou couché
dans un endroit beau et confortable. Ressentir que son propre corps fait
partie de l'air pour éprouver peu à peu la sensation que son corps
fusionne avec l'air. On est confortable, content et sans soucis, on
atteint peu à peu un état d'oubli de soi.
C. Exemple
Pour illustrer par l'exemple comment combiner concrètement la posture et
le travail mental, nous allons présenter les principes de quelques méthodes
de guérison de maladies. En général pour des cas d'hypertension, de
neurasthénie, et d'inflammation articulaire, il suffit de fournir un
effort adapté aux capacités de son corps. En l'absence de circonstances
particulières, il convient de commencer par des postures debout. Par
exemple, un malade souffrant d'hypertension peut pratiquer le posture
debout de repos n°4 et la combiner avec l'exercice mental "prendre
une douche", les malades atteints de neurasthénie peuvent pratiquer
la posture debout de repos n°1 ou lever / soutenir et combiner avec
l'exercice mental "marcher sur du coton". Les malades atteints
d'inflammations articulaires peuvent pratiquer la posture debout de lever
/ soutenir ou de séparer l'eau et combiner avec l'exercice mental
"suspendre ses cheveux". Ce qu'il faut mentionner ici, c'est que
l'enseignant doit observer sérieusement le malade dans sa globalité, maîtriser
les principes de combinaison des postures et des exercices mentaux,
soigner dialectiquement, prendre en compte les cas particuliers et en
aucun cas il ne doit appliquer mécaniquement ou de manière rigide les méthodes
et postures.
Points à retenir
1. Avant de s'entraîner, aller aux
toilettes, détacher les boutons de ses vêtements et sa ceinture. Au début
de l'entraînement, on peut incliner légèrement la tête vers l'arrière.
Lever les bras, les talons touchent ou quittent le sol avec les petits
balancements de gauche à droite ou le légères rotations du corps. Le
tronc apparaît élevé et droit (comme pour un étirement) puis le corps
revient peu à peu dans la position d'origine et se calme un instant puis
selon la posture d'entraînement, détendre le corps et commencer l'entraînement
proprement dit. A la fin de l'entraînement, on peut tourner un certain
nombre de fois les mains sur les genoux dans un sens ou dans l'autre.
Ensuite, balancer les bras sur les côtés d'avant en arrière ou on peut
se masser conformément aux massages prescrits par le médecin.
2. Il n'est pas approprié de s'entraîner
une heure avant ou après manger.
3. Pendant l'entraînement, il faut faire attention à progresser étape
par étape, il ne faut pas être impatient d'obtenir des résultats, le
mieux est l'ennemi du bien.
4. L'organisation des séances d'entraînement
varie en fonction de chacun. Pour les gens assez bien portant il est
possible de commencer par dix minutes pour allonger peu à peu. Les
personnes plus faibles peuvent commencer par cinq minutes. La durée peut
être augmentée progressivement (de 5 minutes à 6 puis à 7), ou par
paliers (de 10 minutes à 20). Pour la fréquence des entraînements, on
peut s'entraîner deux, trois fois en une journée sans dépasser cinq
fois. La fréquence et la durée dépendent de la force et de l'humeur, il
faut obtenir la force par le confort sans dépasser les capacités du
corps (le principe est de ne pas se fatiguer). Il n'y a qu'ainsi qu'on
peut être bien dans son corps, favoriser la circulation du sang et du Qi,
nourrir le Xin (conscience) et le Shen (esprit), renforcer les os et les
nerfs.
Copyright©
Christophe.Lopez (traducteur) juillet 2007
Petit
rappel historique
Les
pratiques de santé ont été popularisées en Chine entre 1950 et 1966
par le gouvernement. La révolution culturelle (1966-76) marque un coup
d'arrêt de la pratique qui est alors rejetée comme "pratique de
superstition". Il faudra attendre les années 8o pour que l'on
assiste au renouveau du qi gong. Le texte ci-dessus a été écrit
entre1955 et 1960. Le zhan zhuang gong a été introduit dans les hôpitaux
(hebei) dans les années 50. Avant les années 50, le zhan zhuang gong
était pratiqué confidentiellement dans les écoles d'arts martiaux.
P.Gaggia
juillet
2007 / juillet 2011
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