LAO ZI
DAO DE JING
Le livre de la voie et de la vertu
Chapitre 55
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Le
chapitre 55 du
Dao De Jing
possède une résonance particulière pour tous les pratiquants d’arts corporels
chinois.
Cette idée de « celui qui
porte en lui la vertu est comme un nouveau-né
qui est faible
mais avec une force due à l’harmonie des souffles ».
Cela
pose diverses interrogations :
Comment
être fort sans être fort ?
Comment retrouver cette innocence
et cette spontanéité du nouveau-né ?
La
pratique journalière aide à répondre à ces questions.
Bien
sûr chacun aura ses propres réponses.
Cela dépendra de son âge et des années de
pratique et de réflexion.
J’ai transcris sur cette page
quatre traductions qui vont aider
à mieux comprendre le
chapitre 55 du Dao De Jing de Lao Zi
(Tao Te King de Lao-Tseu).
Bonne
lecture !
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Celui
qui porte en lui la vertu est comme l’enfant nouveau-né : innocent.
Les bêtes venimeuses ne le piquent pas, les fauves l’épargnent,
les oiseaux de proie ne fondent pas sur lui.
Ses os sont faibles, ses muscles aussi.
Et pourtant, quelle force ont ses petites mains !
Il ignore l’union de l’homme et de la femme,
et pourtant sa virilité se
manifeste déjà.
Il crie tout le jour et
pourtant sa voie reste claire,
tant est parfaite son harmonie.
Atteindre l’harmonie, c’est connaître l’éternel.
Connaître l’éternel, c’est être dans la lumière.
Néfaste est l’abus de la vie car être fort c’est dominer son
souffle.
Trop d’énergie dépensée nous éloigne du Tao. Dès lors, la fin est
proche.
Traduction
de Conradin Von Lauer © Editions Jean de Bonnot 1990
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Celui qui recèle en lui
la grandeur de la Vertu ressemble au nouveau-né que les bêtes
venimeuses ne piquent pas, que les fauves ne déchirent pas, que les
oiseaux de proie n’enlèvent pas.
Ses os sont faibles, ses
tendons mous ; cependant il saisit avec force. Bien qu’il ignore
l’union des sexes, il manifeste un orgasme viril, tant est parfaite
l’âme vitale. Il crie tout le jour sans être enroué, tant est
parfaite l’harmonie.
Connaître l’harmonie,
c’est connaître l’éternel ;
connaître l’éternel, c’est être illuminé.
Vivre intensément ne
rend pas heureux. L’action du cœur sur l’âme vitale rend fort ;
mais les êtres forts vieillissent. C’est l’opposé du Tao, et ce
qui est opposé au Tao dépérit.
Editeur
Paul DERAIN 1951 « publiée sous la direction de Jean Herbert et
Lizelle Raymond »
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Car qui contient en soi
la vertu plénière
Se compare à un nouveau-né
L’insecte le reptile ne le piquent pas
Les fauves prédateurs ne l’emportent pas
Les oiseaux rapaces ne l’enlèvent pas
Malgré la faiblesse des os et des muscles sans force
Sa main serre avec puissance
Ignorant l’union du mâle et de la femelle
Son énergie sexuelle excitée se contient
Ses essences sont à leur comble
Criant tout le jour sans s’enrouer
Son harmonie des souffles est à son comble
Ainsi connaître l’Harmonie
des souffles
C’est le constant
Atteindre le constant
C’est l’Illumination
Si la vitalité déborde
C’est le malheur
Quand le cœur active les souffles
C’est la violence
La puissance fait vieillir
Cela c’est s’opposer à la voie
S’opposer à la voie c’est bientôt Périr
Claude Larre
2002 Desclée de
Brouwer
Calligraphie chinoise : Ho Mou Tchen (en haut de la page)
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Qui
possède la force vitale
est comme un nouveau né,
qu’épargnent les bêtes venimeuses,
les animaux féroces,
ainsi que les rapaces.
Ses os sont souples,
ses tendons flexibles,
et sa poigne puissante.
Il ignore tout de l’union sexuelle,
mais son membre est dressé
car sa vitalité est à son comble.
Il vagit tout le jour sans être enroué,
Son harmonie étant parfaite.
Connaître l’harmonie, c’est la constance.
Connaître la constance, c’est l’illumination.
Aimer trop la vie est de mauvais
augure.
L’esprit violente le souffle à le vouloir guider.
La vieillesse succède à la plénitude de la force.
Tout cela va à l’encontre du Tao.
Qui va contre le Tao connaît une fin précoce.
Traduction
Jean LEVI Albin Michel 2009 /2017
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Les
chapitres
1 / 22 / 42 / 79 / 81 du LAO TSEU |
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copyright
©P.Gaggia novembre 2017 |
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