Les Arts Martiaux "internes" chinois |
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Les maîtres du 19ème siècle ont puisé dans les classiques littéraires (yi jing, dao de jing, sun tzu) pour enrichir les concepts stratégiques et énergétiques. Cette corrélation entre la pensée chinoise et la pratique martiale a permis aux arts populaires et guerriers d'avoir une base théorique d'une grande richesse. Maître Sun Luntang (1861-1932) est le premier à avoir fait la synthèse des 3 arts internes. Analysons la méthode d'entraînement du tai ji quan, du ba qua zhang, du xing yi quan pour mieux comprendre leur spécificité.
Tai
ji quan
L'origine
de cet art remonte à Chen Wangting (1600-1680). Le style chen est caractérisé par sa lenteur entrecoupée de mouvements
explosifs (fajing). La
période républicaine (1912-1949) a vu la codification des grands styles
actuels qui s'adressent à tous les publics : le sun, le wu, le
yang, le chen. Chaque style a son propre enchaînement.
L'entraînement est fait essentiellement de la répétition de la forme qui
peut durer de 7 à 30 minutes selon les écoles. Maître Nui Chunming (1881-1961)
Xing
Yi Quan
Cet
art est le plus ancien des arts internes (vers 1600). On en attribue la paternité
à Ji Longfeng (Ji Jike), un boxeur du Shanxi, spécialiste de la lance.
L'école de Shanxi s'est scindée en deux pour donner l'école de Henan et
l'école de Hebei. Cette dernière est la plus répandue grâce à Li Luoneng
(1808-1890). A noter que Guo Yunshen fut
un des meilleurs disciples de Li. Xing yi quan de la région du Shanxi
Ba
Gua Zhang
Son créateur Dong Hai Chuan révéla cette pratique sous l'empereur Muzong en 1866. Sous l'impulsion de maîtres lettrés, cette école s'enrichit de la théorie des huit trigrammes du yi jing (le livre des changements). Chaque école intègre 8 séries de changements et 64 techniques pour correspondre au ba gua. Sa spécificité est la marche en cercle, la spirale du corps, le travail de la paume, le pas glissé. L'essentiel de l'entraînement est la répétition du pas glissé sur un cercle symbolisant le taiji (yin et yang), avec des changements de direction. Outre les enchaînements, le ba gua zhang intègre le travail des armes. On y trouve également des séquences de qi gong (travail du souffle) et des applications martiales. Maître
Li Ziujian 117 ans
Le tronc commun des arts internes L'
immobilité est le commencement de tous ces arts. Elle permet de
rentrer dans l'état de wu wei (non agir pour mieux agir), la lenteur des gestes pour créer l'unité du corps, Spécificités corporelles Epaules basses, dos arrondi, hanches ouvertes, décontraction de l'intérieur des cuisses, bassin en rétroversion. Utilisation de la pesanteur et de l'énergie cinétique pour perpétuer le mouvement.Ces principes permettent la construction du corps et sa transformation selon la vision chinoise de l'homme. Mais n'oublions pas que l'art de combat demande aussi l'apprentissage des applications martiales et le combat, l'étude des points sensibles et énergétiques, l'anatomie et des concepts tactiques et stratégiques.
Yi Quan - Da Cheng Quan Maître
Wang Xiangzhai
(fondateur du yi quan) fut le disciple
de maître Guo Yunshen (xing yi quan). Dans son périple en Chine il
rencontra et échangea avec des grands maîtres comme maître Yang
Chaohou (tai ji quan) et maître Liu Fengchun (ba gua zhang).
En
1920 il nomma son école yi quan. L'école est une synthèse de ses
connaissances. Maître Yao Zong Zun (1917-1985)
Où se situe le yi quan?
Le
yi quan a des origines très anciennes. Maître Wang a créé son école à
l'époque où les art martiaux se transforment en art de santé ou en
gymnastique. Maître Wang insistait beaucoup sur l'efficacité des
techniques, en gardant toutefois
l'aspect santé du zhan zhuang gong (travail postural du qi
gong). Le changement qui est apparu au 19ème siècle relève de la volonté de civiliser la pratique des arts martiaux. Pour le petit groupe de lettrés qui fut à l'origine de cette évolution, il s'agissait de créer un art martial dont la pratique serait compatible avec les valeurs de l'élite intellectuelle. A cette époque le tai ji quan évolua vers une pratique de santé qui devait favoriser sa propagation. Maître wang a créé le yi quan en regard de l'évolution de son temps. Maître Wang Xiangzhai
(1885-1963)
"on est plein d'énergie, l'esprit est aussi vif que la panthère qui guette dans le brouillard, la pensée est extrêmement active, tout comme un cheval au galop ou un dragon céleste qui se déchaîne dans un hurlement assourdissant" "Plus le corps est détendu plus la circulation est importante. Le corps est tendu si on applique la force, ce qui rend le corps inerte, pire encore cela bloque la circulation d'énergie dans le corps" "le corps bouge comme le flux et le reflux des vagues, l'intention permet de déployer la force comme si elle était immergée. Tel un dragon nageant ou une cigogne qui joue dans l'eau, se tourner et se retourner à l'instar d'un serpent effrayé." |
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